S’autoéditer : bien se préparer en 4 étapes

Pour assurer le succès de son livre, il faut suivre certaines étapes, indispensables. S’autoéditer, ce n’est pas simplement envoyer son fichier sur une plateforme et attendre en espérant réaliser des ventes. Les lecteurs sont exigeants, ils ont raison, et attendent une certaine qualité, que ce soit en achetant un livre publié par une maison d’édition ou autoédité.

S'autoéditer

1. La relecture

Tout auteur, après avoir rédigé l’ensemble de son ouvrage et l’avoir relu plusieurs fois, est heureux de poser le point final à son œuvre, qu’il considère ainsi comme achevée et prête à être publiée.

Attention, aucun manuscrit n’est parfait. Simplement parce que l’auteur n’est pas impartial face à son propre texte. Il faut impérativement le faire relire. Seul un regard extérieur peut noter les petits ou gros défauts d’un roman.

Il vaut mieux avoir des critiques constructives avant la publication, plutôt que de recevoir de très mauvaises notes une fois le livre publié.

La relecture de manuscrit

À qui faire appel ?

1. Pour la relecture, vous pouvez trouver des volontaires parmi les membres de votre famille ou votre cercle d’amis. C’est la solution la moins efficace, puisque ces lecteurs ne seront pas totalement impartiaux, ils n’oseront pas vous dire quels sont les défauts de votre livre : rupture de rythme, faiblesse de l’intrigue, surabondance de descriptions, dialogues bancals…

2. Sur les réseaux, des personnes se proposent de relire des manuscrits pour donner leur avis. Si certains de ces volontaires sont qualifiés, et vous feront remonter des critiques légitimes et constructives, beaucoup se contenteront de survoler votre manuscrit.

3. Vous pouvez également faire appel à des professionnels, sachant bien évidemment que cela a un coût. Affirmer que l’autoédition est totalement gratuite est une illusion, il faut investir dans son livre. L’objectif étant que le rendu soit professionnel, pour que les lecteurs apprécient vos romans et en parlent autour d’eux. Bien sûr, les finances ne sont pas extensibles, il vous faudra choisir ce qui est le plus utile pour vous.

4. Une autre piste est de trouver, dans son entourage, des personnes acceptant de relire le manuscrit. Des personnes un peu plus éloignées de votre cercle familial ou amical, qui de préférence sont déjà de grands lecteurs.

2. La correction

La correction est un incontournable. On peut exceller en français, avoir son certificat Voltaire, être sûr de soi. La correction par une ou un professionnel reste indispensable. Pour la même raison que nous avons mentionnée plus haut : l’auteur ne peut pas prendre assez de distance avec son texte pour identifier l’ensemble des coquilles. C’est un phénomène parfaitement naturel. Quand on connaît le texte, et donc a fortiori quand on l’a écrit, le cerveau lit ce qu’il croit voir, plutôt que de détecter ce qui est réellement écrit.

Si vous ne devez engager qu’une seule dépense, il faut investir dans la correction.

La correction de manuscrit

Vous trouverez beaucoup d’annonces de correctrices et de correcteurs sur Internet. Prenez le temps de bien définir votre recherche, en vous assurant principalement que le professionnel accepte de corriger un genre littéraire particulier (fantasy, science-fiction, recueil de nouvelles ou de poésies).

N’hésitez pas à demander des devis, les pratiques tarifaires sont libres. Surtout, suivez votre instinct. Il faut que le contact entre vous et le correcteur soit basé sur la confiance. C’est une étape difficile, il faut être prêt à accepter les remarques de celle ou celui qui corrige votre manuscrit.

Les logiciels de correction type Antidote, ou désormais les sites qui font réviser les textes par l’intelligence artificielle, sont performants. Mais ils ne remplacent pas encore l’œil humain. On ne pourrait pas établir la liste des subtilités de la langue française qui obligent à comprendre le contexte pour bien accorder le complément, ou pour utiliser le bon temps.

Dans tout livre, quoi que l’on fasse, il restera toujours des coquilles, c’est malheureusement inévitable. Ce qu’il faut viser, ce sont les fautes à répétition, ce qui dissuadera forcément les lecteurs de poursuivre, non seulement le livre qu’ils ont entre les mains, mais aussi d’acheter vos prochains ouvrages. La compétition est rude, un lecteur déçu ne reviendra pas vers l’auteur qui n’a pas fourni les efforts nécessaires.

3. La couverture

Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels qui permettent de réaliser soi-même la couverture d’un livre. Une fois de plus, cela vous demandera beaucoup de temps, de recherches, pour apprendre à maîtriser ces logiciels et réaliser une couverture à l’aspect professionnel.

Si vous n’avez pas le temps ou que cela vous paraît trop complexe, vous trouverez aisément des infographistes sur Internet. C’est évidemment mieux de faire confiance à un professionnel, malgré le coût, qui n’est pas toujours aussi élevé qu’on le pense. Regardez bien le portfolio de l’infographiste avant de vous lancer, pour vérifier qu’il ou elle n’abuse pas de l’intelligence artificielle.

La couverture du livre

Attention, lorsque vous faites appel à un professionnel, vérifiez si vous serez propriétaire du design ou non. Il existe souvent des restrictions, puisqu’il s’agit d’une œuvre de l’esprit. Le graphiste peut en rester propriétaire et vous aurez besoin de son accord pour décliner la couverture en version numérique, sur des marque-pages ou pour de nouvelles éditions de votre livre.

Évitez surtout d’utiliser les modèles proposés sur les sites d’autoédition ou de piocher des images libres de droits trop communes. C’est ainsi que l’on trouve beaucoup de livres avec la même couverture. En librairie physique ou en ligne, les lecteurs s’arrêtent lorsqu’ils sont captivés par la couverture. Elle a pour objectif de susciter la curiosité.

4. La mise en forme

Cette étape est souvent totalement oubliée par les autoédités. Il existe pourtant des normes typographiques, concernant la présentation du livre. Tout est codifié presque à l’extrême. On ne s’en rend pas toujours compte, puisque les maisons d’édition, dans leur quasi-globalité, respectent ces normes à la lettre. Ainsi, lorsque vous avez un livre entre les mains, vous ne faites pas attention aux marges (à gauche, à droit, en haut et en bas), à l’espacement des caractères, à l’interlignage, à la taille de la police d’écriture, à l’utilisation des tirets cadratins…

Chaque élément a pourtant son importance. Tout lecteur est habitué à une certaine mise en page et veut la retrouver dans chaque livre. Ne pas respecter les règles typographiques de base peut dissuader les lecteurs. Si par exemple il n’y a pas de marge et qu’ainsi le livre ressemble à une page Word non retravaillée, c’est généralement rédhibitoire.

La mise en forme

Vous pouvez parfaitement apprendre, rapidement, les quelques règles typographiques qui permettront un rendu professionnel de votre livre. En partant d’un fichier Word, et en appliquant certaines mises en forme, améliorer sa présentation est à la portée de tous.

Encore une fois, vous pouvez faire appel à des professionnels. Ces derniers utilisent le logiciel InDesign, conçu exclusivement pour le monde de l’édition, aussi bien les livres, que les journaux et les magazines. Il s’agit du logiciel le plus efficace, qui garantit un rendu professionnel. On vous dirait bien d’essayer InDesign vous-même, mais vous comprendriez vite que ce logiciel n’est pas intuitif et qu’il faut une formation pour le maîtriser.

Conclusion

Beaucoup de sites proposent désormais de réaliser ces différentes étapes celles et ceux voulant s’autoéditer. Toutes ou seulement quelques-unes, celles dont vous avez besoin. N’hésitez pas à comparer les offres, consulter les avis et encore une fois, vous devez absolument vous sentir à l’aise avec l’option que vous choisissez.

Tout peut être réalisé par vous-même. Mais s’autoéditer ne veut pas dire faire tout, seul. Faire appel à des prestataires peut permettre à votre livre de sortir du lot. Les autoédités hésitent, et c’est compréhensible, puisque le coût peut effrayer, surtout si l’on se dit qu’on ne vendra pas assez pour entrer dans ses frais.

Ne concevez pas les prestataires externes comme seulement un coût, mais un investissement. La différence ? Si votre livre n’a pas une apparence professionnelle, les lectrices et les lecteurs s’en détourneront. En investissant dans votre livre, vous augmentez vos chances d’attirer des lecteurs.

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